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Chroniques d'une esthète engagée

Chroniques d'une esthète engagée

"Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. (...) Il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences." Rimbaud


Pour un Etat libéral libéré !

Publié par Chloë Ange sur 14 Décembre 2012, 21:07pm

Catégories : #Crise, #Dette, #Economie

Pour un Etat libéral libéré !

Avertissement : vous trouverez ici les idées capitalistes d’une gamine en économie, lassée du scandale de la dette, lassée des recommandations des agences de notation, lassée de devoir « stripper des bonds » (non, ça c’est juste pour embêter mes supers profs que je l’écris).

Il y a deux façons de se désendetter : l’une est rapide et douloureuse, l’autre est longue et nécessite de la volonté.

La première ne devrait pas être utilisée en période de crise généralisée. Pour la simple et bonne raison qu’augmenter les impôts et diminuer les recettes, à court terme, c’est au final retirer des points de croissance. En période de crise mondiale, où l’incertitude et le manque de confiance dominent, c’est alors s’engager dans une spirale de décroissance et au final le peuple n’a plus de revenus pour rembourser. C’est aussi renoncer à la relance.

Sur ce sujet, je pense que lorsque la relance par la demande (politique de la France sous Sarkozy type grands travaux et peu d’impôts pour encourager la consommation, et en générale l’une des façons les plus rapides pour se tirer d’un faux-pas, mais très coûteuse, également la première politique de relance généralement mise en place par un Etat) ne suffit pas, il est temps de relancer par l’offre (incitation à l’investissement des entreprises, dépenses dédiées à rassurer les « esprits animaux des entrepreneurs » comme disait notre ami Keynes, dépenses dédiées à augmenter le taux d’emploi, réformes et dépenses dédiées à la productivité, la compétitivité et à la réindustrialisation). Surtout, une telle politique ne doit pas être réalisée en parallèle avec une politique monétaire restrictive : le pays ferait alors face à un risque de désinflation.

Pour en revenir au désendettement il s’agirait donc de se réendetter à plus long terme : stopper la croissance des dépenses (ou la restreindre), stopper la croissance de la dette (ou la restreindre), et se concentrer sur le remboursement des charges en les finançant par la croissance du PIB. Ce qui implique de recentrer les dépenses sur des investissements intramuros et dédiés à la croissance : grands projets, réduction du chômage, éducation, incitation à investir des entreprises (taux de crédit qui implique une coordination avec la Banque Centrale), promotion des produits nationaux, etc. Ce processus ne doit pas empêcher l’objectif de rembourser le capital en lui-même, et cela est à mon avis essentiel.

Clairement, c’est cette dernière qui devrait être mise en place en France aujourd’hui, car en théorie cette solution montre des effets dés le moyen terme et évite un surendettement, tout en maintenant la croissance par une politique de relance via l’offre (cette solution peut être plus efficace en étant appuyée par des taux bas : politique monétaire expansionniste de type eurozone ).

A présent que ces quelques opinions personnelles et purement théoriques ont été exposées, je voudrais ici m’expliquer sur un point : pourquoi les Etats ne devraient pas s’endetter sur les marchés financiers :

-Parce que c’est le peuple qui s’endette et qu’au final, la richesse que le peuple rembourse ne lui revient pas, quand les impôts sont levés pour être redistribués au peuple ;

-Parce que le taux de croissance est inférieur au coût de la dette dans beaucoup de pays développés (ceux-là même qui sont les plus endettés aujourd’hui) ;

-Parce que le remboursement est basé sur la capacité des citoyens à rembourser, donc sur un ensemble hétérogène du point de vue de la solvabilité, ce qui ajoute un risque peu pris en compte par les marchés, ceux-ci se reposant essentiellement sur le risque de refinancement de la dette, autrement dit c’est un système à la « Madoff » qui se met en place et je vous laisse apercevoir les risques qu’il comporte et dont le Monde vient seulement de se rendre compte ;

-Parce qu’on ne devrait pas vivre à crédit chaque année (c’est Maman qui me l’a dit !) ;

-Parce que les Etats doivent être indépendants des marchés au risque de perdre leur souveraineté (à votre avis, qui est le plus puissant entre l’Espagne et une gigantesque banque d’investissement – je ne citerai pas de nom ! - ?) ;

-Parce que les Etats sont dirigés de façon politique, ce qui implique un risque d’aléa moral sur la dette (planche à billet et autre, je pense à cet atroce moment durant lequel la Grèce a envisagé de faire purement et simplement défaut).

Enfin, concernant le cas spécifique français, parce que la balance du commerce extérieur est également déficitaire. Nous sommes donc doublement dépendants du reste du monde.

Notre chance de nous en sortir ? Attirer des investissements étrangers. D’où le « rapport Gallois ». Ce processus semble aussi long que celui du désendettement, non ? Peut-être que l’âge d’or français reviendra.

D’ici là, nos entrepreneurs sont des « pigeons », les entreprises fuient notre sol, notre main d’œuvre coûte une fortune et sa si grande productivité se voit à peine car elle est bridée par nos 35 heures, on parle de nationaliser Mittal et on se met à détester les banquiers ; de toutes façons les banquiers eux-mêmes ont oublié leur vrai métier : investir avec un minimum de risque dans des projets novateurs (entre autres) afin de créer de la richesse (et non pas simplement faire fructifier l’argent).

Je vous avais prévenus, je suis désabusée.

Pour un Etat libéral libéré !
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